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Blog d'une cinéphile
29 septembre 2010

House MD vs. The Mentalist

Après Prison Break, me revoilà de retour à la charge avec deux nouvelles séries : House MD et The Mentalist. Je suis entrain de les visionner à la queue leu leu (rassurez-vous, je me limite pour l'instant à la saison 1 de chacune d'entre elles. N'ayant pas la télé, je dois toujours attendre leur sortie en DVD, ce qui fait que j'ai toujours un train de retard.) et ai été frappée par leurs nombreuses similarités. Aussi vais-je les regrouper dans un seul et même article.

The_MentalistHouse_MD

House MD | Créateur : David Shore | Avec : Hugh Laurie, Lisa Edelstein, Robert Sean Leonard, Jesse Spencer, Omar Epps et Jennifer Morrison | Année : 2004 - 20--

The Mentalist | Créateur : Bruno Heller | Avec : Simon Baker, Robin Tunney, Tim Kang, Amanda Righetti et Owain Yeoman | Année : 2008 - 20--

House MD

    1. Le pitch

            Médecin boiteux et grincheux dans un hôpital universitaire, le docteur Gregory House ne passe pas inaperçu: passant son temps à inventer toutes les excuses possibles pour éviter de devoir se coltiner les consultations, il préfère largement se consacrer à l'étude des cas étranges qui lui sont régulièrement soumis. Avec son équipe et ses méthodes peu orthodoxes, il démasque chaque semaine les maladies qui se cachent derrière des cas parfois assez simples en apparence.

    1. Mon avis

           Je n'ai pas encore terminé la saison 1, mais jusqu'ici elle me plaît. La personnalité de Dr House, haute en couleur, y est certainement pour beaucoup. En fait, on peut même dire qu'elle est l'essence de cette série, sa force : il n'a rien de l'archétype du médecin bienveillant et altruiste qu'on retrouve en abondance dans son équipe. Bien au contraire, il fait preuve de cynisme, joue au poker avec la santé de ses patients et est désagréable au possible. Un médecin qui fait fuir les patients, mais qui ameute les spectateurs. Au fil des épisodes, on retrouve la même structure au niveau du scénario, la même recette, ce qui peut constituer à la fois une force et une faiblesse : elle est réutilisable à l'infini, fait passer au second plan l'évolution des personnages, les détails de leur personnalité sont distribués alors avec parcimonie pour pouvoir étendre leur développement sur plusieurs saisons, en lâchant du lest juste où il faut pour titiller l'intérêt du spectateur. Le désavantage étant naturellement qu'on va inévitablement finir par se lasser: on nous ressert à chaque fois le même gâteau, avec juste le glaçage qui change. Pour donner un exemple concret : on peut parier à coup sûr que le patient frôlera la mort, mais finira toujours par se remettre complètement et sans séquelles.

The Mentalist

    1. Le pitch

               Patrick Jane gagnait autrefois sa vie en se prétendant médium, jusqu'à ce qu'il se moque publiquement d'un tueur en série connu sous le pseudonyme de Red John, lequel s'empresse de se venger en tuant son épouse et sa fille. Il a rejoint depuis la police en espérant un jour lui mettre la main dessus. Sa particularité ? Il est mentaliste. Grâce à un sens de l'observation très poussé, une fine connaissance de la psychologie et un brin d'hypnose (au risque de se faire taper sur les doigts), il est passé maître dans l'art de la manipulation et perce des secrets quelquefois bien enfouis.

  1. Mon avis

         Tout comme dans House MD, c'est Patrick Jane qui représente le plus grand atout de cette série. Avec ses capacités qui oscillent entre l'observation et l'art divinatoire, Jane n'a pas fini d'agacer son monde! Ce qui me plaît surtout est que, malgré qu'il présente des aptitudes incroyables, la série ne penche jamais dans le surnaturel, il a toujours clamé que ce qu'il fait n'a rien de magique. Ce qui me dérange chez lui est que je le trouve trop parfait, trop brillant. Pas dans ses capacités d'enquêteur, celles-là m'amusent toujours, mais plutôt dans le reste. Dans la saison 1, on l'a vu tour à tour jouer au golf, au poker et au backgammon et, comme par hasard, il laminait ses adversaires. Je ne l'ai pas encore vu aux échecs, mais j'imagine déjà le résultat. Il n'y a aucune surprise à ce niveau-là. Une autre chose qui me chipote un peu est qu'il est trop important. Les autres rôles ne sont là que pour mettre en avant son génie, car au final, c'est toujours lui qui démasquera le coupable et les autres qui auront tort, contrairement à House, où l'équipe contribue plus à trouver la solution. Au niveau scénario, ça reste une série policière qui continue d'appliquer l'ancestrale recette qui peut la faire durer des décennies. Même remarque au sujet de la psychologie des personnages que dans House : ça vient petit à petit, avec un pic vers le milieu de la saison pour raviver l'intérêt.


Ce qui m'a surtout frappée sont les ressemblances entre Patrick Jane et Gregory House en de nombreux points. L'un semble être le calque de l'autre. Voyez plutôt :

  • Ils sont tous les deux très seuls. En dehors de leur travail, ils n'ont aucune vie sociale, aucune famille ni ami proche. Patrick Jane, même, habite presque les bureaux du CBI.

  • Tous deux souffrent. L'un est torturé par la culpabilité, l'autre par sa jambe, et probablement plus encore, bien qu'à ce stade rien n'a encore été dévoilé. Ils ne s'en cachent pas, mais ne veulent pas que l'on s'inquiète pour eux. Jane se montre farceur, grand enfant, désinvolte, comme si tout allait pour le mieux. Quant à House, il cache tous ses sentiments derrière un masque de vieux grincheux cynique et désagréable pour qu'on n'ait même pas envie de se faire du soucis pour lui.

  • Ils n'ont ni l'un ni l'autre rien à faire du protocole et de la bienséance. House refuse catégoriquement de porter une blouse blanche, de rencontrer le patient qu'il traite, est aussi expéditif que possible en consultation, joue même à la console durant celles-ci. Faut-il encore ajouter qu'il ne fait preuve d'aucun tact dans les situations délicates? Jane, lui, est spécialisé dans les questions indiscrètes et déplacées, quoique bien utiles. Il prend ses aises chez tout le monde, est tout à fait sans gêne et met volontiers les pieds dans le plat. Il va même jusqu'à hypnotiser un suspect, alors que le règlement l'a strictement interdit. C'est d'ailleurs cela qui les fait réussir, leur permet de découvrir des choses que la procédure normale empêche les autres de trouver.

  • Ils font, en résumé, le même boulot : tenter de découvrir le tueur, qu'il soit un humain ou un virus. House, dans le domaine médical, réfléchit comme un détective de police : on observe les symptômes, on fait la liste des suspects, qu'on finit par inculper ou relâcher.

  • En parlant de travail : ils ne vivent tous les deux que pour leur boulot. House est incroyablement tenace quand un dossier l'intéresse, refuse de le lâcher, même si le patient se croit perdu et ne veut plus recevoir aucun traitement. Il n'agit pas par altruisme, mais par passion : il voit chaque nouveau cas comme un défi. C'est ça qui le/nous tient en haleine. Quant à Jane, il semble avoir fait de la capture de Red John sa raison de vivre, au point qu'on finit par se demander ce qu'il adviendra de lui une fois qu'il lui aura mis la main dessus. Peut-être recommencera-t-il à vivre.

  • Ils font tous les deux du poker avec leur dossier : House avance à tâtons, teste un traitement sans pour autant être sûr qu'il fonctionnera, n'hésite pas à jouer avec la vie du patient, tant que ça lui permet de trouver une solution. Jane, lui, est plutôt théâtral et joue sur la mise en scène. Quand il ne joue pas au poker pour de vrai, il manipule les suspects, donnant quelque fois lieu à des coups de théâtre. Par exemple, il arrête un suspect qu'il venait de disculper pour pousser le véritable coupable à se dénoncer, ou en utilise un autre comme appât.

  • Ils travaillent tous les deux en équipe, bien que Jane soit plus du genre électron libre. En outre, ils ont le même type d'équipe : une fille sexy (Dr Cameron & Agent Van Pelt), un jeune trentenaire (Dr Chase & Agent Rigsby), ainsi qu'un autre d'origine étrangère (Dr Foreman & Agent Cho). Tous deux ont également un supérieur, ou plutôt une supérieure (Dr Cuddy & Agent Lisbon) qui les rappellent régulièrement à l'ordre. Comme mentionné plus haut, ils ne font pas le même boulot avec leurs équipe : celle du Dr House a un plus grand rôle dans la résolution du problème. Jane semble être le seul qui arrive à voir clair et résoudre l'énigme. Ils n'ont pas le même rapport avec leurs supérieures non plus : Dr Cuddy lui fait une confiance totale et ne le réprimande que s'il manque de déclencher un scandale. Lisbon, par contre, est comme une grande sœur qui tape sur les doigts de son petit frère turbulent mais adoré, qui ne cesse de se défier de son autorité. Elle a l'air de s'en faire plus pour lui que Cuddy pour House.


Est-ce suffisant pour crier au plagiat ? Je ne crois pas. Patrick Jane n'a rien d'une pâle copie de Gregory House. Quoiqu'ils se ressemblent, ils ont chacun leur personnalité, ils travaillent dans des domaines différents. Ils souffrent tous les deux, mais chacun à sa manière. Tous deux tournent tout en dérision, mais chacun à sa manière. L'un est un cynique et l'autre -comme le disait très justement Simon Baker dans les bonus- un clown triste. Ce sont leur réponse respectives et bien distinctes à ce qui leur arrive.

À cela suit la question : quelle est ma préférée ? Bien qu'elles soient comparables, je n'ai pas envie d'effectuer une gradation. Il y a dans les deux des éléments qui me plaisent et me déplaisent. À choisir, je pense que je préfère Gregory House à Patrick Jane. Son cynisme et son ton pince-sans-rire m'amusent beaucoup et il me parait mon extraterrestre que Patrick Jane avec ses pouvoir tout juste pas surnaturels. Au niveau scénario, je préfère The Mentalist. House MD est peut-être une série médicale tournée comme un feuilleton policier, mais n'étant pas médecin, se prendre au jeu devient difficile. Tout au plus peut-on comprendre leur défi et s'étonner quand ils finissent par se retrouver avec une maladie qu'ils étaient à dix mille kilomètres d'envisager. En ce sens, The Mentalist est plus captivant, comme tout roman policier, puisqu'on peut tenter de trouver le coupable soi-même et être d'autant plus épaté quand Patrick Jane finit par accuser celui qu'on ne soupçonnait pas. Et comme ça arrive toujours, je continue à en redemander !

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Commentaires
A
Je n'ai rien à redire, c'est vraiment parfait, exactement ce que je pense. Félicitation, c'est un beau commentaire ! ;)
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